& les Chroniques
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"All or Nothing"

"All or Nothing"
DATES | Sorti le 7 février 2020 | Publié le lundi 2 mars 2020
ET ALORS | Une guitare discrète, une basse slappée, dansante et omniprésente, quelques notes de synthés, beaucoup d'espace, un chant féminin et masculin alterné qui fait parfois penser aux B 52's, inutile de vous faire un dessin : on est en plein dance-punk, ce mouvement né de la no-wave et du post-punk au début des années 80, où l'on croise les fantômes de Gang Of Four, Erase Errata, Bush Tetras, Radio 4 ou ESG. Ici, ça claque, ça pulse, ça obtient un succès fou sur les pistes de danse, et en même temps l’ensemble reste froid et hargneux, ce qui comble prafaitement les rebelles coriaces que nous sommes. Un petit disque foutrement efficace qui ravira autant votre âme que votre corps, et est l’occasion de rendre un bel hommage a Andy Gill, le guitariste de Gang Of four, disparu il y a quelques jours.

Say Hi
"Diamonds & Donuts"

"Diamonds & Donuts"
DATES | Sorti le 7 février 2020 | Publié le lundi 24 février 2020
ET ALORS | Eric Elbogen, alias Say Hi est un américain sympathique et plein d'humour, qui fait tout tout seul, synthés (beaucoup), guitare (un peu) et chant (forcément), mais aussi packaging et vidéos. L'homme est discret, mais ça fait pourtant bientôt vingt ans qu'il roule sa bosse : il vient juste de sortir son onzième album, rien que ça ! Reste que toute la sympathie du monde ne lui a pas permis de ne sortir que des chefs d'oeuvres. "Bleeders Digest", en 2015, en était un, enfin disons un chouette disque que l’on adorait écouter pour ses pop-songs à la douce mélancolie, souvent dansantes, un peu frappadingues, et surtout fort plaisantes. L'album suivant était un peu plus décevant, trop mollasson. On était alors un peu dans l'expectative avec ce nouveau "Diamonds & Donuts" annoncé. Celui-ci est plutôt une bonne surprise, avec quelques excellents morceaux (vraiment !), hélas parfois un peu gâchés par des titres moins remuants et un peu plombants. Reste un bon disque, comme d'habitude, que l'on ne rechignera jamais à écouter et qui mérite que l'on s'y attarde.

Esya
"Absurdity of ATCG (I)"

"Absurdity of ATCG (I)"
DATES | Sorti le 24 mai 2019 | Publié le jeudi 1 août 2019
ET ALORS | Une voix écorchée, et des effets qui la transforment en un cri étouffé qui hante ces mélodies lancinantes et entêtantes. Les premières secondes de "Absurdity of Atcg" d'Esya, le projet de Ayşe Hassan, bassiste de Savages, sont tout simplement hypnotisantes. Le premier titre, "Everything", dure plus de 8 minutes et Esya y répète à l’envi "Here we are, lost and found". Ce que nous sommes, perdus, après avoir pénétré dans cet univers déformé aux guitares dissonantes. On est tout simplement happé, aspiré par ces mélodies hypnotiques. Suit "Nothing" et ces lancinants "Did you hide, did you die", comme autant d’interrogations qui nous éloignent de tous repères connus. On pense à Sonic Youth pour la dissonance et les guitares, à PJ Harvey pour ce chant brut, presqu'érotique, ou à Nine Inch Nails pour la noirceur et la rudesse de l'ensemble. Mais toute cette matière est en fait bien plus complexe, totalement addictive.

Drenge
"Strange Creatures"

"Strange Creatures"
DATES | Sorti le 22 février 2019 | Publié le jeudi 28 mars 2019
POURQUOI | On l'attendait
ET ALORS | Après "Undertow ", un superbe premier album paru en 2015, Drenge avait sorti en 2018 un EP sympathique, mais guère enthousiasmant. On attendait donc avec impatience une suite... que voici enfin ! Le groupe a évolué, ou a cherché à le faire, et cela se sent. Malheureusement, si l'ensemble n'est pas désagréable et si deux ou trois titres sont à la hauteur de ce que l'on pouvait espérer, "Strange Creatures" laisse une impression un peu décousue. Le rouleau compresseur des débuts a disparu au profit de morceaux certes plus évolués et pas désagréables, mais le coeur n'y est pas et quelque chose manque, quelque chose s'est affadi. On va leur laisser le bénéfice du doute et souhaiter que le groupe passe l'écueil toujours difficile du second album pour nous donner un troisième disque à la hauteur de leur originalité, ils en sont capables.
CONNEXE | Undertow (le premier album)

Fews
"Into Red"

"Into Red"
[PIAS]
DATES | Sorti le 1er mars 2019 | Publié le lundi 25 mars 2019
ET ALORS | Classé dans le top 10 de l'année 2016 par votre serviteur, le premier album de Fews représentait l'exception de toute une scène post-post-post new-wave qui n'en finit plus de pondre des albums médiocres, à l'instar de Editors ou Interpol, pour citer les plus connus, qui courent en vain après leurs débuts, sans jamais parvenir à retrouver le génie qui les caractérisait alors. Le deuxième album de Fews remplit... presque, les promesses du premier ! Légère déception, mais difficile de dire si elle est liée à l'absence d'effet de surprise ou à la diminution du tempo de deux ou trois titres. C'était en effet là où le groupe était brillant : réussir des morceaux d'une noirceur extrême tout en jouant vite, en toute urgence, en toute tension, dans un registre proche des débuts de Bloc Party. Reste un bon album, idéal pour qui aime se noyer dans les ambiances sombres.
CONNEXE | Bloc Party "Silent Alarm"

The Coathangers
"The Devil You Know"

"The Devil You Know"
DATES | Sorti le 8 mars 2019 | Publié le jeudi 21 mars 2019
ET ALORS | Les albums passant (déjà le sixième en douze ans, en excluant le précédent), on aurait pu croire que les trois punkettes des Coathangers allaient se calmer mais il n'en est rien (ou presque, à la fin) : au contraire, comme le bon vin, leur musique se bonifie avec le temps. Moins rugueuse, de plus en plus sautillante (impossible de ne pas penser aux géniales Slits ou plus près de nous aux brillantes Mika Miko), pour ne pas dire dansante, mais avec toujours cette putain d'énergie à vous réveiller un mort, en appliquant à la lettre la règle d'or : trois accords suffisent pour faire une chanson. Plus que jamais, "The Devil You Know" fourmille de tubes à chanter sous la douche, avec une musique idéale pour surmonter le marasme du quotidien et vous faire sentir plus vivant que jamais.

LANE
"A Shiny Day"

"A Shiny Day"
DATES | Sorti le 8 mars 2019 | Publié le lundi 18 mars 2019
POURQUOI | Les Thugs
ET ALORS | Forcément, quand on a été marqué à vie (et profondément) par la formidable discographie des Thugs, groupe français mythique des années 90, apprendre que le premier album de Love And Noise Experiment, résumé en LANE, est le nouveau combo des frères Sourice, Pierre-Yves et Éric, accompagnés de Camille et Etienne Belin, de Daria, et du fils de Pierre-Yves, Félix, notre sang ne peut faire qu'un tour, et notre cerveau s'affoler. Avec une petite angoisse quand même : vingt ans après la fin des Thugs, LANE sera-t-il à la hauteur ? Soulagement, et enthousiasme : même voix fragile, mêmes choeurs whooo-hou, mêmes guitares tendues à l'extrême, même basse chantante, même énergie rageuse, même émotion à fleur de peau… LANE réussit le tour de force de ne pas nous donner envie de réécouter les Thugs (on n'avait jamais arrêté), au profit d'un groupe formidable et d'un album bouleversant.
CONNEXE | Années 90

Ghostland
"Dances on Walls"

"Dances on Walls"
DATES | Sorti le 10 décembre 2018 | Publié le jeudi 14 mars 2019
ET ALORS | Trop de repères peuvent nuir à l'auditeur. "Dances on Wall" de Ghostland en est un parfait exemple. La formation est originaire d’Athènes et a signé avec le label parisien Manic Depression pour son premier album. Un label d'obédience gothique, qui accueille un groupe au nom qui l'est tout autant. Une poignée d'indicateurs comme autant de fausses pistes qui desservent les premières écoutes. Le disque est en effet plus lumineux que ce à quoi on pourrait s'attendre, neuf titres menés par la voix rafraîchissante de Makrina qui rappellent avant tout une autre formation bien éloignée de cet univers, les Canadiennes de The Organ. On est malgré tout plus près de Cure que des Smiths, avec quelques synthés en prime et de belles lignes de basse, mais il y a ici cette même lumière, ce don pour les mélodies enjouées et les compositions riches qui emporte tout et nous permet de passer un très bon moment.

The Telescopes
"Exploding Head Syndrome"

"Exploding Head Syndrome"
DATES | Sorti le 1er février 2019 | Publié le mardi 5 mars 2019
ET ALORS | Depuis le mythique "Taste" en 1989, Stephen Lawrie mène sa barque tranquillement, fidèle au registre shoegaze/noise/space rock qui est sa marque de fabrique, et dont il est, il faut le dire, l'un des champions actuels. L'âge aidant, la musique s'est faite de plus en plus expérimentale et planante, sans toutefois délaisser une profonde noirceur, larsens et synthés entremêlés à l'infini, lancinants, répétitifs, cotonneux, sur fond de voix monocorde ensommeillée. "Exploding Head Syndrome", comme le précédent, est de cet acabit, et il est magistral. On n'écoute pas les Telescopes pour se distraire, mais pour se soigner : les vapeurs psychédéliques dégagées par cette musique ont ce don extraordinaire d'agir sur le cerveau aussi bien qu'une drogue : on s'y plonge avec délectation, et on en oublie tout le reste.

Queen Zee
"Queen Zee"

"Queen Zee"
DATES | Sorti le 8 février 2019 | Publié le mercredi 27 février 2019
ET ALORS | C'est la sensation du moment outre-Manche : les punks queers multicolores Queen Zee et leur charismatique chanteur trans, Zena "Obscene" Davine, dont l'album était très attendu après plusieurs singles qui en mettaient plein les gencives. Queen Zee, c'est comme le Spritz : c'est coloré, ça vous rebooste et ça vous fait tourner la tête. Pour faire un bon Spritz, une seule règle : trois bonnes doses de punk énervé (des guitares à fond les ballons), deux solides doses de glam-rock (une solide base rock et des looks allant des New-York Dolls à Marylin Manson en passant par The Cult), et une petite dose de goth pétillant (un chant qui fait penser autant à Gavin Friday qu'à Rozz Williams). En guise de rondelle d'orange, un sens mélodique parfait qui fait de cet album une véritable usine à tubes. Vous savez ce qu'il vous reste à faire : maquillez-vous et bondissez dans la rue en criant "Sass or Die !".
CONNEXE | Spritz

FILTRES | ic









